Principes directeurs des régimes alimentaires sains & durables : Points clés du rapport FAO/OMS*

La promotion de régimes alimentaires assurant à la fois la protection de notre santé et celle de la planète apparaît comme un des défis majeurs de notre temps. Néanmoins, la définition de ces régimes fait l’objet de nombreuses divergences à travers le monde. Ceci a conduit l’OMS et la FAO à organiser une consultation internationale d’experts afin de définir les principes directeurs de ce qui constitue des «régimes alimentaires sains et durables».

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L’objectif de ce rapport est de soutenir les efforts de chacun des pays dans la transformation de leur système alimentaire et de faciliter la mise en œuvre d’actions par les gouvernements et acteurs du secteur alimentaire.

Ce rapport propose une approche holistique des régimes alimentaires. En effet, si les objectifs sont communs à l’ensemble de la population en bonne santé, ils doivent néanmoins être adaptés aux contextes historiques, religieux, sociaux, culturels et économiques propres à chaque pays et communautés.

Vers une approche plus globale de la nutrition

Pour définir un régime alimentaire sain, l’OMS et la FAO ont croisé plusieurs approches. Ils ont notamment utilisé les résultats d’études sur l’impact santé de nos «habitudes alimentaires» dans leur ensemble.

Ces études amènent à considérer, non pas uniquement l’effet santé des nutriments ou aliments pris séparément, mais également les interactions pouvant avoir lieu entre eux au sein d’un régime alimentaire.

Cette approche considère que le potentiel santé d’un aliment n’est pas uniquement influencé par sa composition nutritionnelle mais également par sa matrice. Il existe en effet des synergies entre les différents nutriments d’un aliment, pouvant influencer leur biodisponibilité. Ainsi, deux aliments de composition identique n’auront pas le même effet sur l’organisme s’ils ont une matrice différente.
Les procédés de transformation peuvent également modifier les caractéristiques physiques et chimiques d’un aliment et ainsi influencer son potentiel santé. Certaines études montrent que la consommation d’aliments très transformés pourrait être associée de manière significative à des impacts négatifs sur la santé.

« Il n’existe pas de remède miracle pour créer un système alimentaire durable »

Un système alimentaire bénéfique pour la santé ne sera pas nécessairement durable d’un point de vue environnemental et inversement. À court terme, la solution consiste à identifier les situations de «gagnant-gagnant».

Il apparaît que ce sont en réalité, de nombreux changements dans plusieurs secteurs du système alimentaire qui seront nécessaires pour modifier à la fois l’offre et la demande. Les deux instances incitent notamment à faire évoluer les normes sociales vers des régimes plus végétalisés.

Les aspects socio-culturels, des piliers fondamentaux, souvent omis du concept de durabilité.

Les régimes alimentaires ne se réduisent pas à la somme des aliments consommés ou des modèles alimentaires qui leur sont associés, « ils constituent un mode de vie qui détermine et est déterminé par les contextes locaux aux niveaux social, culturel et économique. »

A propos du système alimentaire méditerranéen, l’UNESCO écrit en 2010 : « Il s’agit d’un ensemble de savoir-faire, de connaissances, de rituels, de symboliques et de traditions qui concernent les cultures, les récoltes, la cueillette, la pêche, l’élevage, la conservation, la transformation, la cuisson et, tout particulièrement, la façon de partager la table et de consommer les aliments.»

Le genre, la religion et les interdits alimentaires sont identifiés comme d’autres facteurs socio-culturels pouvant influencer les choix alimentaires. Le rapport rappelle que la production, l’acquisition, la préparation, la cuisson et l’élimination de la nourriture sont notamment des tâches où s’expriment des grandes différences selon les genres. Si l’ensemble de ses aspects sont compris et analysés par l’industrie alimentaire, ils restent sous-utilisés dans la prise de décision politique.

Ces dimensions sont souvent omises des débats sur la durabilité mais doivent pourtant être prises en compte pour protéger de manière optimale notre santé et celle de la planète.

Mise en œuvre des principes directeurs : L’OMS et la FAO ont défini 12 orientations pour faciliter la transformation de nos systèmes alimentaires :

  • Analyser les systèmes alimentaires actuels afin d’identifier les potentiels changements nécessaires pour encourager la production, la transformation, l’emballage, le stockage, la distribution, la commercialisation et la vente au détail, ainsi que la consommation des aliments requis pour les régimes alimentaires
  • Identifier les changements dans le régime alimentaire qui pourraient avoir l’impact le plus positif à la fois sur la santé et sur l’environnement.
  • Identifier, dans tous contextes, les aliments disponibles et accessibles en termes de quantité et de qualité ainsi que le lieu et la raison pour laquelle des différences entre l’offre et la demande alimentaires
  • Garantir que des aliments abordables et attractifs destinés à un régime alimentaire sain et durable sont disponibles et accessibles aux personnes les plus vulnérables. Répondre aux injustices et aux inégalités et prendre en compte le point de vue des personnes qui sont en situation de pauvreté
  • Promouvoir des stratégies de renforcement des capacités pour un changement de comportement, notamment la responsabilisation des consommateurs et une véritable éducation alimentaire
  • Chiffrer et équilibrer les compensations potentiellement nécessaires pour rendre les régimes alimentaires sains et durables disponibles, accessibles, abordables, sûrs et attirants pour tous.

Pour accéder au rapport complet cliquez ici

*Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) ou l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS)